Dans un contexte marqué par les conflits armés, l’instabilité sécuritaire et les violations graves des droits humains à l’Est de la République démocratique du Congo, notre organisation a conduit une session de formation dédiée aux jeunes acteurs communautaires, à Bukavu. Cet atelier a rassemblé 40 organisations de jeunes venues de Bukavu, Kabare, Kalehe et Idjwi des zones particulièrement exposées aux conséquences de la violence, à l’impunité et à la marginalisation.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet « Initiative mondiale contre l’impunité des crimes internationaux et des violations graves des droits de l’homme : faire fonctionner la justice (GIAI) », cofinancé par l’Union européenne et mis en œuvre avec le soutien de Civil Rights Defenders. Elle vise à renforcer la capacité des jeunes à documenter de manière rigoureuse les violations des droits humains, et à élaborer des plaidoyers structurés, capables d’influencer les décisions politiques et judiciaires.
Au cours de la formation, les participants ont exploré les fondements des droits humains, les techniques et principes de documentation, ainsi que la construction d’un document de plaidoyer stratégique. La documentation étant un pilier essentiel dans la lutte contre l’impunité, un accent particulier a été mis sur l’importance de l’éthique, de la sécurité, et de la vérifiabilité dans le traitement des informations sensibles.
Un plan stratégique commun a été adopté à l’issue des travaux, permettant aux organisations impliquées de travailler en consortium pour maximiser l’impact de leurs actions sur le terrain. Cette approche collaborative favorisera la mise en œuvre effective des acquis de la formation et la coordination des efforts pour une justice durable.
Les témoignages recueillis à l’issue de l’atelier confirment la pertinence et l’impact de cette initiative.
c’est le cas de Joëlle, vice-présidente U-Report Fille de l’UNICEF, s’est exprimée avec enthousiasme :
« Cette formation a été une révélation. Elle m’a permis de mieux comprendre comment agir de manière responsable et stratégique dans la documentation des violations. Je repars avec des outils concrets que je vais partager avec d’autres jeunes filles activistes. »
A son tour , Jeff Mwenyemali, du mouvement citoyen Filimbi, partage également sa satisfaction :
« Je suis très satisfait de cette formation. Elle m’a apporté une méthodologie claire que je compte capitaliser en organisant des séances de restitution avec mes collègues. Il est temps que nous nous engagions, en tant que jeunes, avec des bases solides et des messages forts. »
L’atelier a non seulement renforcé les compétences techniques des jeunes, mais a aussi renforcé leur engagement à devenir des acteurs de changement pour la justice et la dignité humaine. En contribuant à structurer des actions concrètes sur le terrain, cette formation marque une étape importante dans la mobilisation des jeunes contre l’impunité et pour la promotion des droits humains en RDC.